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Temps critiques, n° 23, Printemps 2025

Sommaire

Le capital : une brève mise à jour, Temps critiques

Des immigrés aux migrants, Temps critiques

États-Unis : révolution politique et réorganisation chaotique au sommet du capitalisme, Larry Cohen

Puissance et déclin : la fragile synthèse trumpienne, Jacques Wajnsztejn

Introuvable kathêkon, réflexions à partir du dernier Tronti, Jacques Guigou

L’achèvement du temps historique (extrait), Jacques Wajnsztejn

Approche provisoire d’un dualisme problématique, Venant Brisset

Le chemin étroit de la critique du travail, Gzavier & Julien

La critique du travail englobée, Gzavier & Julien

 


Présentation du numéro

La tendance du capital à privilégier la capitalisation (ses formes liquides et financières) plutôt que l’accumulation (de nouvelles forces productives et immobilisations), s’appuie sur une organisation dans laquelle les flux de production et d’information, de finance et de personnes, dépendent des jeux de puissance au sein de réseaux interconnectés, mais malgré tout hiérarchisés. L’État a perdu l’autonomie relative qui était la sienne dans la société de classes à l’époque des États-nations. Il ne peut plus être perçu comme la superstructure politique d’une infrastructure capitaliste comme le concevait le marxisme. Son passage progressif à une forme réseau à travers laquelle il est présent, actif et englobant, tend à agréger État et capital. L’État n’est plus en surplomb de la société, puisqu’il a recours à différentes formes d’intermédiation qui tendent à transformer ses propres institutions en de multiples dispositifs spécifiques de remédiation. La forme de domination qu’il exerce est basée sur l’internisation/subjectivisation des normes et des modèles dominants. Parmi ces modèles, celui de la technique joue un rôle central dans la transformation des forces productives et des rapports sociaux. Ce modèle technique, induit par le développement capitaliste, s’impose aujourd’hui comme une nécessité absolue et non pas comme un progrès, alors pourtant qu’il est indissociable de choix politiques. Il finit par s’imposer comme une seconde nature. Nous critiquons toutefois l’hypothèse d’un « système » technique autonome ou « macro- système ».

 

Il en est de même de la notion de « système » capitaliste : le capital ne tend vers l’unité qu’à travers des processus de division et de fragmentation qui restent porteurs de contradictions et réservent des possibilités de crises et de luttes futures. C’est bien pour cela qu’il y a encore « société » mais il s’agit en l’occurrence, d’une « société capitalisée.

L’hypothèse d’une « crise finale » du capitalisme qui possèderait une forte dynamique le poussant à « creuser sa propre tombe » a été démentie par les faits, même si sa dynamique actuelle repose sur le risque et donc suppose la possibilité et l’existence de crises. En effet, le capital n’a pas de forme consacrée, comme le laisseraient supposer ses différentes formes historiques, commerciale et financière d’abord, industrielle ensuite. Cette dernière phase a pu constituer un temps un facteur de stabilisation, remis en cause désormais par la tendance forte à l’unité de ces formes, ce que nous avons nommé la révolution du capital. Aujourd’hui, tout n’est pas que question de profit. Les jeux de puissance des dirigeants, des actionnaires et des créatifs, concourent à une innovation permanente et nécessaire à la dynamique d’ensemble. Mais si ce processus fait encore société c’est parce que le capital n’a pas engendré une domestication totale. Il se fait milieu, valeurs, culture, provoquant une adhésion contradictoire d’individus qui participent ainsi à des modes de vie de la société capitalisée, par exemple à travers une consommation des objets techniques qui tend à virtualiser les rapports sociaux d’où, en retour, l’activation de références à la fois communautaires et particularistes. Nous assistons à ce mouvement au cours duquel la société capitalisée semble s’émanciper de ses contradictions internes parce que nous-mêmes avons pour le moment échoué à révolutionner ce monde.

 


Commandes

Le numéro : 10 euros (port compris)
Règlement par chèque à l’ordre de :
Jacques Wajnsztejn / 11, rue Chavanne / 69001 Lyon

 


 

L’achèvement du temps historique

Version remaniée de l’article paru dans le numéro 23 de Temps critiques Philosophie de l’histoire et histoire de la philosophie Pour le Hegel des Principes de la philosophie du droit, les systèmes philosophiques ne changent plus suivant le rythme de l’Idée, mais suivant celui de l’histoire politique. La philosophie est dans une relation directe avec son temps ; elle doit résoudre les problèmes de son époque, mais cela ne l’empêche pas d’avoir sa propre temporalité. Elle peut ainsi être de son temps, (...)

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    Un peu d’histoire philosophico-politique… Si les auteurs postmodernes, à part Michel Onfray1, ne se réclament que rarement explicitement d’une théorie de la décadence, beaucoup d’entre eux se réfèrent néanmoins à Nietzsche, le grand pourfendeur d’une dialectique, qu’il percevait comme un symptôme de la décadence en attaquant dans Ecce Homo son premier représentant : Socrate et sa maïeutique. Chez Nietzsche, ce qui importe, c’est le renversement des valeurs, ce qu’un pré-postmoderne comme Baudrillard (...)

Dernier numéro de Temps critiques

Numéro 22 — Automne 2023

Les déchirements du capitalisme du sommet

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